les vieilleries de surplus

...le changement de législation sur les anciennes "armes de guerre" à répétition manuelle, dorénavant classées en catégorie C dans l'immense majorité des cas, permet d'envisager leur acquisition plus facilement.

...de ce fait, beaucoup de ces armes apparaissent sur un marché devenu florissant ; certaines avaient été jadis transformées dans des calibres "civils", mais de plus en plus souvent, on peut maintenant les acquérir en calibres d'origine

...bien souvent, çà permet de se faire plaisir avec des armes de qualité, qui plus est éligibles au TAR.

...la plupart, en tant qu'armes "de guerre", ont été construites solidement , étant par nature destinées à un usage intensif, souvent dans des conditions difficiles.

...il y a plus de cinquante ans, nos amis américains ont étudié à fond le problème, et les modèles les plus courants sont "passés au trapèze", pour de multiples évaluations , destinées notamment à chiffrer leur solidité réelle...

...il reste quelques données, tout du moins les principales ; elles permettent de se faire "une idée"...étant bien entendu que ces armes sont réputées sûres, pour autant qu'on y tire une munition appropriée

...je ne sais pas si j'arriverai à tout traduire , mais je vais déjà vous donner un aperçu de la conversion de nos unités de mesure de pression, en bars, comparée aux mesures anglo-saxones, elles en p.s.i., soit livres/pouce carré...passé la première répulsion de ces mesures barbares , on se rend compte qu'il est bien facile de se faire une idée

- 1000 bars, c'est environ 14500 p.s.i.
- 1200 bars (.38 ordinaire) : environ 17400 p.s.i.
- 1450 bars (.45auto et .38 w-c max.) : environ 21000 p.s.i.
- 2600 bars (9mm - max.) : environ 37700 p.s.i.
- 3200 bars (beaucoup de fusils cal. 30) : 46400 p.s.i.

...la suite petit à petit

...en guise "d'enquête préliminaire", une réflexion de gens sérieux ayant réalisé ces investigations :

- deux types d'armes ont été jugés dangereux, mais dans un créneau très précis : les tous derniers fusils Mauser et Arisaka sortis des usines dans les derniers jours de la guerre, alors que ces deux pays étaient aux abois...au lieu de boîtiers-culasse usinés, ces derniers étaient coulés-rectifiés  ; chose rassurante, en rapport "du reste", il y en a eu très peu.

- et d'un, çà se voit à l'oeil nu   ; et de deux, toutes les armes récupérées par les autorités d'occupation ont été détruites dans les deux cas, après évaluation sommaire ; il y a donc très peu de chances d'en voir réapparaître sur le marché...mais mieux vaut le savoir

...ensuite, il s'est de tout temps confirmé ce que j'écrivais plus haut : le tir de la bonne munition dans des fusils "étudiés pour" met à l'abri de toute mauvaise surprise : ils étaient faits pour durer ...aucune nation, en temps ordinaire, n'aurait mis en service une arme non fiable pour ses propres soldats

...une généralité sur les fusils Mauser ; faisons exception des modèles 1871 et 1871-84, excellents fusils, mais réservés à la poudre noire...tous les fusils Mauser, peu importe le calibre, le modèle, la date ou le lieu de fabrication, encodés Mauser ou pas, ont été faits suivant les standards de la firme-mère...de ce fait, à de menues variantes près, ils se signalent tous par leur excellence, pour autant qu'ils tirent la cartouche prévue

...à savoir : il y a eu plusieurs "tournants" dans les progrès de la métallurgie armurière : autour de 1900, durant la guerre 14/18, et juste après 1920 ; en conséquence, les aciers se sont quelque peu améliorés suivant les dates de fabrications, mais ceci est sans incidence chaque fois que la mun. délivre une pression pour laquelle l'arme a été prévue...il vaut mieux toutefois en tenir compte en cas de transformation, notamment en calibres de chasse virulents

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...un des tous premiers fusils de la marque, avec une munition digne des meilleures produites dans la catégorie au cours du...XXe siècle, la 7,65 Mauser (à ne pas confondre avec les mun./pistolets), qui tirait une balle blindée de 185 grains, diam. 313, V° 2500fps, pas si mal pour l'époque...

...ce Mauser "belge" a été légèrement modifié et adopté en 1891 en Argentine, de ce fait, la cartouche peut être nommée 7,65 belge ou argentine

...l'arme s'est signalée par une finition hors pair, et un bronzage rarement égalé en armes de guerre...

...destiné à "travailler" avec une pression de 45.000 psi, soit environ 3100 bars, on est proche des munitions modernes.

...je n'en ai vu qu'un dans ma vie, à la vente pour une bouchée de pain, et cette arme, ne serait-ce que par sa rareté et sa mécanique, mériterait mieux ; elle ne se prête toutefois pas à des transformations, et doit être conservée en calibre d'origine, ou éventuellement un autre induisant un peu moins de pression

...c'est tout de même un engin très bien fait, puissant et précis

...si l'occasion se présentait, ne vous laissez pas rebuter par la rareté de l'inconnu : le calibre se refait très bien, et les outils en production...une arme du XIXe siècle, avec des qualités du XXe, bref, une vieillerie avec capacités du moderne...maintenant, vous savez

...un autre modèle quand vous aurez été sages

Je suis une image...

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...là, nous avons affaire à un ticket gagnant

...et pour la première fois, une munition très en avance sur son époque, la 7mm Mauser, apparaissait en avant de la scène ; cantonnée dans un premier temps à la pression de 45.000psi, elle allait prendre un peu de puissance au tournant du XXe siècle, mais de très peu (47.000psi, soit 3250 bars environ).

...notons que les progrès sur le métal ont fait que les armes fabriquées à partir de 1920 admettent 3400 bars de pression...cependant, sur les armes transformées en 7x64 (3600 bars), jamais d'incident signalé, quelle que soit la date de fabrication : c'est du solide !

...ses qualités balistiques étaient stupéfiantes pour l'époque (et le sont toujours), au point qu'elle fut abondamment testée par l'armée US ; seules, les pressions de l'état-major firent qu'elle ne fût pas adoptée : "on" ne voulait pas de calibre inférieur au .30.

...le Mauser 1893 a déjà l'air d'un Mauser classique ; il est aussi simple, aussi bien fini, et tire au moins aussi bien que les autres...le seul reproche qui lui a été fait est l'absence d'un troisième tenon de sûreté au verrouillage de la culasse, comme sur les modèles 98 ; c'était vraiment couper les cheveux en quatre, car l'utilité ne s'en fait sentir que dans le cas où les deux premiers auraient cédé ...il est déjà arrivé plein de choses à ces fusils, y compris des explosions suite à l'obstruction du canon : jamais les tenons avant de la culasse n'ont cédé

...les 7x57 Mauser sont apparus chez nous sous diverses formes et modèles, ayant été adoptés par beaucoup de pays sud-américains en plus de l'Espagne...jusqu'à notre nouvelle législation, la plupart avaient été transformés, généralement en 7x64...l'arme se prête par ailleurs très bien à la transformation dans les calibres moyens, donnant des carabines aussi solides qu'inusables.

...gardés dans leur jus, ces fusils sont rarement usés, quel que soit leur état extérieur, et autorisent des cartons qui vous laissent le sourire

...une variante a donné le Mauser suédois, en 6,5x55, baptisé Carl Gustav, arme qui s'est toujours signalée par sa robustesse et sa grande précision   ; il fait encore le bonheur de bien des tireurs

...concernant les fusils transformés en 7x64, je me permets un conseil : le réalésage de la chambre a souvent été fait de manière acceptable, mais pas toujours : un temps, un atelier de la banlieue parisienne a inondé le marché de centaines d'exemplaires, beaucoup rechambrés sous le signe de l'amateurisme ...sur foi de quoi, il est prudent d'acheter l'arme de vos rêves chez un commerçant ayant pignon sur rue, professionnel, pour un examen de la mécanique bien au fond des oreilles...un malheur est si vite arrivé...

...et aussi : maintenant que notre législation s'est assouplie pour ces modèles, le meilleur moyen d'éviter les mauvaises surprises, c'est le calibre d'origine

...une bonne occasion pour rappeler que dans ce cas, où on joue avec les pressions admissibles, notre meilleure garantie est le Banc d'Epreuves de Saint-Etienne , et d'en exiger le certificat.

...mais quand tout baigne à tous les niveaux, le bonheur est au bout du canon

le 98 :
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le 98K
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...beaucoup de choses ont été écrites sur ces fusils...et à juste titre, le plus souvent en bien.

...il n'est qu'à mettre des dates côte à côte : modèle 1898, mécanisme encore fabriqué en 2015

...jamais, dans l'historique armurière, une arme a verrou n'a été autant fabriquée ni copiée

...le modèle initial a été conçu pour une pression opérationnelle de 50.000psi (3450 bars), mais beaucoup d'actions modèle 98, fabriquées en temps de paix, ont été testées à 100.000psi (près de 7 tonnes au cm2)

...de l'avis unanime des spécialistes, c'est la mécanique universelle pour transformer une arme de guerre en arme de grande chasse, dans n'importe quel calibre...dans les cas les plus "pointus" on fait subir au boîtier/culasse un "double traîtement thermique" qui met à l'abri de toutes les surprises.

...à part quelques copies exotiques , tous les fusils Mauser "dans leur jus", d'origine en 8x57JS, sont des armes plus que convenables, pour le tir ou l'agrément, voire le TAR...on se rend compte à l'usage que la bête est increvable ; pièces et tubes de rechange ne posent jamais de problème.

...sous l'ancienne législation, beaucoup ont été modifiés en calibres "civils" : 8x60 ou plus, 8-06 (très performant), voire carrément retubés...il est bien rare que leurs possesseurs s'en soient plaints.

...il s'est raconté il y a longtemps qu'en usine, le canon était réglé à chaud (porté au rouge) par un "dresseur" aidé d'un système optique ...puis un jet d'huile traversait le tube pour en tremper l'âme...c'est peut-être l'explication du fait qu'il est très difficile de trouver un canon de Mauser "rincé"...

...en calibre d'origine, on trouve des Mauser 98 pour tous les goûts et à tous les prix, certaines pièces étant moins cotées que d'autres...souvenez-vous : peu importe le lieu de fabrication : tous les 98 "de guerre" ont été faits conformément aux directives de la maison-mère, et répondent à ses critères ...seuls de très rares modèles datant de 1945 peuvent être suspects , encore faut-il que leur boîtier soit coulé et non usiné.

...bref, pour qui veut se mettre à l'arme de guerre catégorie C, facile à recharger, sans problème d'entretien, et qui tire droit une mun. toujours produite, voilà un achat souvent peu onéreux, qui peut combler n'importe qui...sachant que le cas échéant, on peut toujours le transformer en n'importe quoi d'autre, notamment une carabine de chasse, voire de tir récréatif un peu plus "pointu", ou encore remettre aux cotes d'origine : le potentiel est illimité.

...pour un archi-centenaire, c'est pas si mal

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...en armes de guerre, tous les coups sont permis

...donc, en 1903, les américains sortaient le fusil Springfield, à l'évidence une (excellente) copie du fusil Mauser 98...

...la culasse était un peu modifiée, et la hausse tangentielle à curseur (une pour chaque hémisphère terrestre) s'avérait de qualité "match"...trois ans plus tard, le calibre était modifié, pour devenir le 30-06 bien connu.

...verrou classique, magasin dans le boîtier de culasse, cette arme était destinée dans un premier temps à "travailler" dans des pressions de l'ordre de 50.000psi (3450 bars), soit la pression moyenne de tous les calibres équivalents...

...il y eut trois types de boîtier/culasse : acier renforcé, acier au nickel, et acier avec double traîtement thermique...le "renforcé" fut plus tard testé jusqu'à 80.000psi (5500 bars), l'acier au nickel à 100.000psi (6900 bars) et le "double heat treated" jusqu'à 125.000psi (+ de 8600 bars ) ce qui en dit long sur la solidité

...toutefois, chaque médaille a son revers ; si en gros, ce Springfield s'est avéré un peu plus précis que les Mauser, son mécanisme s'est révélé un peu plus délicat, ainsi d'ailleurs que son système de hausse...

...cette arme, de ce fait, ne se prête pas aussi bien que son rival à toutes les fantaisies et modifications ; çà reste faisable aux USA, mais il vaut mieux s'abstenir chez nous : le service après-vente est totalement inexistant

...il en reste que cette arme est en tout points remarquable...mais : la hausse qui a fait sa réputation se prête mal à une utilisation par de vieux yeux ...le dernier modèle fabriqué, même s'il n'a que deux rayures, tire aussi bien que l'ancien, et la prise de visée à œilleton s'apparente plus à celle du fusil Garand ; pour avoir possédé les deux versions, je vous certifie qu'il vaut mieux y penser suivant l'âge de sa vision, car la difficulté pour mettre en œuvre la hausse du premier modèle ne peut pas être rattrapée avec les corrections habituelles : l'œilleton, très en avant du boîtier de culasse, est fin, et accommoder en passant par ce petit trou devient délicat passé un certain âge...le réglage de la hausse, en revanche, permet les ajustages les plus précis   ; toutefois, si çà marche très bien, n'oublions pas que lorsqu'on cause de hausse tangentielle à curseur, son étalonnage ne vaut que si on tire une balle de poids nominal avec la V° initiale.

...ceci dit, c'est une arme tout de même solide, et qui tire très bien...dommage que chez nous, quand on en trouve, ce soit très cher : le fusil Mauser 98 vu par l'Oncle Sam 

...si un jour la bête vous tente, sachez que d'usine, ce fusil était pourvu de deux hausses, une pour chaque hémisphère ...si vous tirez dans le Nord avec la hausse prévue pour le Sud, vous n'êtes pas rendus

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...voilà une excellente raison de remettre les pendules à l'heure

...pour beaucoup, le fusil américain de la guerre 14-18, c'est le Springfield : erreur...il n'était en fait en dotation que dans le corps des Marines...pour tous les autres, c'était l'US17 (sauf pour le sergent York )

...et pour beaucoup encore, l'US17 était le fusil américain le plus répandu : discutable

...la vérité est sensiblement différente : l'US17 est un fusil britannique qui a changé d'appellation en même temps que de calibre...on devrait dire "la fabrication américaine de ce fusil anglais..."

...honteusement copié sur le Mauser, le P 14 est sorti de l'arsenal Enfield (G-B) en 1914, en calibre 303 British. Arme robuste et précise, il fut de nouveau copié trait pour trait par des arsenaux US en 1917, cette fois en calibre 30-06...la cerise sur le gâteau : en changeant de calibre, le magasin qui contenait cinq cartouches 303 se mit à contenir six 30-06 !

...arme massive, manquant peut-être de finesse, son mécanisme n'est pas aussi solide que ses voisins ou rivaux Springfield ou Mauser, mais tant qu'on opère dans la tranche de pression de ses mun. d'origine, rien à craindre ; il suffit d'en prendre un en main pour ressentir une confiance certaine, que l'usage ne démentit pas...

...destinés à travailler autour des 50.000psi de la 30-06, des US17 ont été testés jusqu'à 80.000psi.

...les surplus aux USA ont fait que la mécanique de base a servi au montage de nombreuses carabines de chasse ou de loisir, dans tous les calibres courants...cette pratique, peu en usage chez nous, permet d'avoir une arme "sur mesures", sachant toutefois que le prix de revient est très voisin d'une arme neuve de qualité équivalente, uniquement aux USA : chez nous, c'est bien plus ! ...mais le "sur mesures", on dit que çà n'a pas de prix

...si la hausse permet de bons ajustages en site, il n'y a pas de réglage manuel en dérive, ce qui donne un net avantage au Springfield...mais uniquement sur ce point

...je ne peux vous communiquer de "ressenti" que pour le P14, n'ayant pas (encore) eu d'US17 : c'est lourd, mastoc, encombrant, mais punaise, qu'est-ce que çà tire bien ! ...(si l'occasion se présente pour vous, ne négligez pas le P14 sous prétexte que ce n'est pas un US17 : vous n'aurez pas à le regretter )

...on en trouve chez nous, en calibre d'origine, autour de 1000€, et leurs acheteurs ne tarissent pas d'éloges. Pour ma part, je pense qu'il s'agit d'armes à conserver "dans leur jus" ; tireurs de loisir ou de TAR se rendent vite compte de leur potentiel, et réchignent volontiers à s'en séparer : c'est du tout bon

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...le moins que l'on puisse dire, c'est que les armes nippones sont confidentielles chez nous...

...si de temps à autre, on aperçoit furtivement un des deux pistolets Nambu, en armes d'épaule, c'est rarissime..et çà se comprend : l'essentiel de l'armement a été ferraillé après la capitulation du Japon, en 1945.

...les armes rapatriées comme "souvenirs de guerre" sont pour la plupart restées aux USA, et de fait, on n'a pas perdu grand chose : la fabrication des armes individuelles japonaises fut certes efficace, mais de finition brutale , très en-dessous de ce qui se fait habituellement ailleurs.

...il y eut principalement deux types de fusils : le modèle 05 et le 39, en version longue ou carabine ; le dernier modèle, initialement en 6,5x50, tirait une balle de 139 grains à 2500fps...calibre remplacé ensuite par le 7,7x58, une mun. très proche de la 8x57 Mauser.
...si ces armes étaient de finition au moins suspecte, au pire atroce , leur qualité de tir était excellente...je déconseille toutefois un tel achat : même si c'est beaucoup plus solide et précis que ce que çà a l'air, peu importe l'état, on a toujours l'impression d'avoir entre les mains une pétoire

...quoi que...au début des années 70, j'ai eu entre les mains un fusil japonais pas ordinaire...propriété d'un armurier marseillais, porteur de tous les marquages d'un Arisaka, c'était un copié-collé du Mauser 98K...à un détail près : un capot mobile protégeait le boîtier de culasse, dispositif fréquent sur des Arisaka plus anciens...la finition, quant à elle, n'avait rien à voir avec d'autres armes "made in Japan" : çà avait tout l'air d'un Mauser de la grande époque, mais avec la fleur de cerisier sur le tonnerre ; ci-dessous le système de capot et l'emblème sur le tonnerre :

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...sauf que sur l'arme dont je vous parle, la hausse était identique au Mauser 98K...les années passant, ni l'armurier ni moi n'avons eu la solution ...ce modèle n'est jamais réapparu nulle part, dans aucune documentation...on s'est souvent demandé si l'Allemagne nazie n'avait pas concocté un modèle spécial pour son allié d'alors, sans qu'il y ait eu de réelle suite  ...quelque part c'est dommage : celui-là, il faisait vraiment envie

...les américains, qui sont un peu joueurs, ont un temps profité que Norma fabrique des munitions en calibres Arisaka, pour transformer beaucoup de ces armes en carabines de chasse, car leur mécanisme s'est avéré très solide ... autant dire que la sauce revenait largement plus cher que le poisson, car donner une finition correcte à ces armes, (sans parler des autres transformations) çà peut heurter la patience (et le porte-monnaie) de beaucoup...

...donc, Arisaka parlant, sauf à le payer une bouchée de pain, vous pouvez passer votre chemin : vous auriez la même impression qu'avec des fusils Carcano, dont nous parlerons plus tard

...la 7,7 Arisaka, quant à elle, expédiait une balle de 175 grains en 311, à 2400fps...dans la moyenne de ce genre de calibre.

...et après m'être usé copieusement les yeux, une recherche sur le net a fait apparaître la photo suivante :

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...le fusil en haut de la photo correspond en tout point à l'arme que j'ai eu entre les mains : culasse et hausse du 98K, capot de boîtier, emblème Arisaka sur le tonnerre...hélas, le site ayant publié la photo n'est plus accessible, mais vu qu'en outre cette arme est comparée à deux autres Arisaka, plus bas sur la photo, c'est bien que je n'avais pas rêvé   ...j'aurai attendu quarante ans pour cette confirmation...sans toutefois savoir où et par qui ce fusil a été fabriqué...j'ai un doute

...à ce stade, vous en savez autant que moi

...bien que nous soyons en Europe, les fusils de guerre Mannlicher n'ont jamais fait d'apparition dans les surplus...ils ont pourtant été en service dans quatre pays : Hollande, Grèce, Roumanie, Hongrie, en plusieurs calibres, notamment la 6,5...

...6,5x53R, en Hollande et Roumanie, 6,5x54 en Grèce, 8x56R en Hongrie : chacun ses caprices

...comme pour les autres armes de guerre, l'excellence a primé dans la fabrication, alliée à une solidité jamais démentie...

...il est regrettable que bien souvent, le système de magasin ait été à clip, comme sur notre mousqueton de cavalerie, ce qui n'est pas la solution la plus agréable pour un tireur ou un chasseur...de ce fait, ces armes sont tombées dans l'oubli, faute le plus souvent de clients pour les récupérer...et c'est bien dommage : conception et fabrication Mannlicher , c'est bien rare que l'utilisateur n'y trouve pas son profit.

...à noter que dans la Hongrie occupée par le IIIe Reich, nombre de ces fusils ont été remaniés, afin de tirer la 8x57JS en service dans la Wermacht...il est fort possible que ces armes soient ensuite parties sur le front de l'Est : on ne les a plus revues.

...bien entendu, les américains en ont récupéré de rares modèles, mais leur système de chargement les rendait impropres à l'utilisation de visée de chasse ou autre optique, et peu ou prou ils ont fini au râtelier...il semble qu'outre-Atlantique, çà ait laissé des regrets, car il s'agit d'armes très intéressantes

...tout ceci en prologue aux Carcano italiens, que nous verrons plus tard.

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...on, devrait dire plus exactement Carcano-Mannlicher...

...tout simplement car le système a copié, en largement le simplifiant, la culasse du Mauser montée sur le boîtier d'une Mannlicher...

...çà aurait pû donner dans l'excellence, en prenant le meilleur de chaque système : çà a donné le pire en se servant du pire

...jusqu'en 1938, les modèles tireront la 6,5x52 Carcano, une balle de 162 grains à près de 2300fps, induisant des pressions au maximum de 40.000psi (moins de 2800 bars), ce qui est peu pour une mun. performante...

...le calibre qui a vu le jour en 1938, le 7,35 Terni, balle de 128 grains juste en dessous de 2500fps, ne s'est jamais signalé par rien d'intéressant

...quel que soit le modèle et l'année de fabrication, ces fusils ou carabines se sont toujours signalés par une finition médiocre, rappelant celle des Arisaka ordinaires : bref, des armes utilitaires pour des gens qui ne les aiment pas   

...malgré tous ces handicaps, chaque fois que ces armes ont pû être testées dans de bonnes conditions, elles ont révélé être précises, au moins pour le calibre 6,5...quant à leur solidité, oui, mais à condition de rester dans le tir de la mun. d'origine.

...à noter qu'un des derniers modèles de Carcano, carabine courte avec baïonnette repliée sous le canon, servait encore chez les Carabinieri dans le cadre des gardes statiques, jusqu'à l'apparition des brigades rouges en Italie  

...on trouve différents modèles à la vente, souvent à vil prix, et pour cause  : quand on les regarde de près  , c'est toujours trop cher payé...suffisamment mal fichu pour faire passer l'envie du métal à tout amateur d'arme correctement finie...ajoutez à çà le chargement obligatoire avec les bons clips, le recul éprouvant des modèles courts (oui, quand c'est mal fichu, c'est comme çà ), et voilà autant de raisons de passer votre chemin ; çà c'est l'avis des experts U.S. ... mon avis de moi, c'est exactement pareil !

...pour une fois, on va un peu se moquer des "experts" américains...

...je dis bien "un peu", car tout n'est pas de leur faute

...il s'avère qu'il y a cinquante ans, quand cette étude a été réalisée, ils ne connaissaient pas nos fusils par le menu, et se mélangeaient les pinceaux au milieu des modèles...et pour cause :

...en partant du fusil Lebel de 1886, rien ne les a préparés à ce que le Lebel-Berthier 1907 soit une arme qui n'avait rien à voir (même pas exactement la même cartouche ) que le Lebel tout court : c'est français ; on parle d'armes ; donc, c'est pas explicable à un étranger 

...quant au successeur, le MAS36, il a été impossible d'en trouver un aux USA en 1965 ; ils en ont conclu que les français étaient fortement attachés à cette arme, et que c'était certainement fabriqué dans la droite ligne des précédents...grossière erreur !

...leur embrouille a été plus loin : les fusils Lebel qu'ils ont eu entre les mains, probablement à cause de leur date de fabrication, ont été désignés comme Lebel 1892, modèle qui n'existe pas en arme d'épaule ; c'était notre revolver d'ordonnance

...j'essayerai d'y mettre un peu d'ordre, en m'appuyant sur d'autres données...

...à noter toutefois que la cartouche de 8mm Lebel, testée aux USA dans des Lebel-Berthier (*), a surpris tout le monde par ses excellentes qualités balistiques ; quant à notre 7,5mm il a été ignoré.

...ici, on cause fusils...mais sachez que dans le même temps, "l'autre" 8mm Lebel, celle du revolver, a été aussi testée par les mêmes personnes...elle ne correspondait en rien aux critères américains   "lack of accuracy, lack of stopping power"...ni précision, ni pouvoir d'arrêt : cette fois, on avait affaire à des connaisseurs

... ce manque de précision de la mun. pour revolver est dû, une fois encore, à l'entêtement du bureau de l'armement, qui a voulu mordicus que le pas des rayures du revolver soit identique à celui des fusils, pour des raisons de facilité de fabrication ; décision de bureaucrates s'il en est, les machines étant différentes pour les armes concernées  ...on aura l'occasion de reparler d'autres décisions aussi aberrantes.

...pour fermer cette parenthèse, n'imaginez donc pas à un revolver 92 qui ferait des cartons de rêve : même état neuf et bien rechargé, vous n'aurez jamais de groupements parfaits

...à bientôt pour d'autres fusils.


(*) : je me suis longtemps posé la question...les américains avaient des fusils Lebel, et des Lebel-Berthier...ils ont intensivement testé le Lebel-Berthier, et pas le Lebel tout court...pourquoi ?

...il y a quelques années, un vieil arquebusier m'a apporté la réponse sur un plateau : la cartouche ! On verra plus tard que les deux tirent la 8mm Lebel, à ceci près que la balle est différente ; le Berthier, avec magasin type "Mannlicher", peut tirer n'importe quelle balle pointue, mais pas le vénérable Lebel, qui a un magasin tubulaire (comme les Winchester), demandant une pointe de balle savamment émoussée...c'était simple...suffisait d'y penser, et les américains, très au fait du problème que peut causer une balle pointue contre l'amorce de la mun. suivante, avaient dû trouver la chose rhédibitoire : ils n'avaient pas les bonnes balles 

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...ici, on peut crier "cocorico !"

...ce fusil français fut la première arme d'infanterie au point, tirant une poudre sans fumée.

...plus de 4 kilos chargé de 10 cartouches, çà inspire d'autant plus confiance que çà tire droit, loin, une balle très performante pour son époque, et qui l'est encore de nos jours

...chose agréable, vu son époque et son calibre, l'arme est assez fine esthétiquement, autant que plaisante mécaniquement, et tous les modèles lui ayant succédé en France ne peuvent pas en dire autant

...mon but n'est pas de tout vous décrire par le menu ; tous les renseignements sont sur le net, mais attention : si les américains se sont mélangés les pinceaux avec les différents modèles et appellations, chez nous c'est pratiquement pareil  

...parmi les défauts qui lui ont été imputés, entre autre la sensibilité à l'encrassement pour causes extérieures et l'avachissement des ressorts quand l'arme était maintenue chargée "au taquet" longtemps, les conditions de son emploi de nos jours coupent court à tout çà, sans problème.

...l'intérêt du Lebel étant que de temps à autre, on en voit à la vente ; deux au moins depuis le début de l'année, et ils ont vite été achetés : on peut s'offrir ce précurseur en bon état pour un peu plus de 1000€.

...la 8x50 d'origine tire une balle de 198 grains (.323) à près de 2400fps ; si c'était du sérieux pour son époque, çà l'est toujours ...vu que c'est le diamètre de balle du 8x57, zéro problème ; le fait que la pointe de la balle doive être arrondie, çà se trouve aussi, ou çà se fabrique facilement, et il existe des étuis de 8x50 ; sinon on peut facilement les faire avec des 348 Winchester : recalibrage, raccourcir à la longueur...

...donc, ce Lebel d'origine est à lui seul une page d'histoire ; un tireur amateur de vieilleries y trouvera son bonheur, avec de jolis cartons à la clé, mais c'est une arme "demandante", faisant appel aux multiples talents du tireur-rechargeur , outre les soins dûs à son grand âge...

...quand on a un bon tube, l'emploi de balles plomb coulées gas-check donne d'excellents résultats...

...même si j'adore ce fusil, il me faut reconnaître que son usage régulier demande la proximité d'un armurier compétent et compréhensif , qui dans ce cas pourra assurer l'entretien mécanique nécessaire : mettre de l'huile, chacun sait faire ; refaire un ressort, c'est moins sûr 

...en bref, nous avons affaire à une arme excellente, mais qui a cent-trente-ans...solide, certes, encore très capable, mais pour vraiment tirer avec , il est préférable d'être certain de son bon état

...nous voyons donc que pour une fois, notre pays innove en matière d'armement individuel ; et vous n'êtes pas au bout de vos surprises : cet état d'esprit novateur va donner des choses très intéressantes...trois fois hélas, des bureaucrates rétrogrades vont mettre tellement de vers dans le fruit qu'il pourrira ensuite durant cinquante ans

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...il serait plus avisé de parler des fusils...

...à partir de 1890, "on" se pencha pour trouver une alternative au Lebel 1886, dont on commençait à apercevoir les défauts : sensibilité à la crasse, long à charger...

...un modèle largement simplifié apparut, cette fois avec système de chargement type Mannlicher...pendant quelques années, jusqu'en 1915/16, l'approvisionnement de l'arme se faisait par clips de trois cartouches, ce qui est peu, pour passer ensuite en cinq cartouches, calibre 8mm Lebel.

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...là encore, il en apparaît de temps à autres, chez les marchands "spécialisés"...

...qu'est-ce que çà vaut ? ...ben déjà, il faut aimer la fabrication, et le moins qu'on puisse dire est que çà ne donne pas dans le raffiné  ... d'autant que la plupart de ces armes ont été manufacturées en temps de guerre, avec toute la pression inhérente à le situation.

...l'aspect "précision" a de tout temps fait débat, notamment entre les tenants du "vrai Lebel" et du Berthier...chacun des deux camps ayant prétendu que "son" fusil tirait dans une montre de gousset à 200 mètres...les deux armes, en excellente condition, se sont avérées également précises...mais l'histoire de la montre, il vaut mieux la laisser embellir la légende

...les modèles les plus courants à l'heure actuelle sont les versions "mousqueton" :

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...ici, une version 1916, la plus courante. Si vous aimez les armes bien faites et bien finies, vous pouvez passer votre chemin ... si c'est juste pour la collection, d'accord, c'est une page d'histoire...voyez le boîtier 1915/16, et comment il se différencie des premiers modèles : il fallait la place pour loger les deux cartouches en +...

...par contre, si vous aimez les sensations fortes au tir, vous pouvez vous éclater, à tous les sens du terme, pour parfois moins de 500€

...plusieurs choses sont à noter :

- la 8mm Lebel, excellente cartouche, ne s'exprime pas au mieux dans les mousquetons
- pour les versions "fusil", comme pour toutes les armes de cet âge, l'état mécanique demande un examen préalable approfondi...malgré çà, il arrive bien souvent que le système de visée notamment la hausse, qui n'était pas le point fort de ces armes, ne soit plus à la hauteur de la tâche
- la cartouche se refait très bien
- on trouve encore des clips,
- les armes sont éligibles au TAR.

...gros avantages des modèles Lebel-Berthier : leur rusticité, pour ne pas parler de fabrication grossière, fait qu'elles s'usent moins facilement que des modèles plus délicats...à condition que leur état soit au moins "moyen"

...donc, mon but ici, c'est pas de vous réciter l'encyclopédie, mais bien de vous faire la causette sur des armes "de surplus", qui ressurgissent du passé, et de voir comment, suivant les goûts de chacun, si et comment on peut s'en accommoder ... même quand je ne les aime pas

...petite anecdote : en 1972, un caprice administratif amenait une section renforcée de policiers à se rendre au stand de tir de Carpiagne, pour évaluer une quarantaine de mousquetons 1916 alors en service...je me souviens très bien que les cartouches étaient le dernier lot fabriqué pour ce calibre, datées de 1948

...sous l'œil vigilant d'un armurier du SGAP, chargé de repérer les armes défectueuses, chaque mousqueton tira une dizaine de cartouches ; il n'y eut pas de pleurs, mais quelques cris, des grincements de dents, pas mal de bleus, beaucoup de jurons...et peu de balles dans les cibles, pourtant à 100m seulement...on s'aperçut par la suite que toutes les hausses avaient du jeu, certaines étant carrément décalées...en revanche, toutes les armes furent déclarées "sûres"...il s'est dit par la suite que le rapport demandé avait été écrit au vitriol, mais sans aucun effet immédiat

...pour tempérer le débat , il doit se dire que les armes actuellement sur la marché ne sont sûrement pas toutes passées par des Compagnies Républicaines de Sécurité, et peuvent probablement avoir été moins maltraîtées.

...je crois que si un tel achat vous tente, j'aurais essayé de ne pas vous influencer, mais vous saurez au moins à quoi vous attendre

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...dans le genre "vieilleries de surplus", le MAS 36 (ci-dessus) apparaît régulièrement, soit dans sa version classique, soit le version 36-51, avec système lance-grenades (ci-dessous)...il existe d'autres versions, mais c'est pas sûr qu'on les voit un jour sur un catalogue...

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...la bonne surprise : cette arme au calibre 7,5 français, simplissime, robuste et précise, tire très bien d'origine, quelle qu'en soit la version

...pour faire court, on a copié le système Mauser en le simplifiant à l'extrême  , avec un magasin intégré de cinq cartouches.

...comme dans Pinocchio, il y a toujours un mais qui gâche tout : le point commun entre toutes les versions, c'est que rien n'est réglable : si l'arme est en bon état et bien réglée d'usine, çà va, sinon, débrouillez-vous comme vous pouvez ...la hausse est bien sûr réglable en site, mais en dérive, tintin... la planchette de hausse induit à l'élévation une correction automatique de dérive de la balle ; c'est très judicieux ... vous êtes toutefois condamnés, pour en profiter pleinement, à une configuration de la mun. voisine au plus près de celle d'origine.

...une autre réflexion : sur le 36-51, encore plus agréable au tir que le 36 simple, comment savoir si l'arme a tiré des grenades à fusil, combien, et lesquelles ? ...car il est bien connu que sur les armes qui ont lancé plusieurs grenades anti-char de 73mm, la précision cessait d'être au rendez-vous...

...ceci dit, si vous êtes à la recherche d'un fusil de loisir ou de TAR absolument increvable, vous l'avez !

...on trouve de ces engins, parfois en état superbe, dans la tranche 900/1100€ ; les mun. existent dans le commerce, et sont facilement rechargeables : le tube est un vrai 308, et l'acier bien meilleur qu'il n'y paraît. Il suffit d'en avoir démonté un pour comprendre que rien de mécaniquement méchant ne pouvait se produire...donc, une arme que l'on peut conserver et utiliser à loisir...et avec plaisir. Une fois sa cartouche mise au point, un armurier compétent peut au besoin peaufiner un réglage approximatif, et en faire l'arme de tir à verrou la plus rustique et efficace imaginable...

...quant à la 7,5 française, à laquelle on a prêté à tort bien des défauts, c'est une mun. dont on peut obtenir sans peine la qualité "match", et qui n'a rien à envier aux autres 308  ; chose rarissime dans la petite balistique, les américains en ont dit du bien, C.Q.F.D.

...quant à la baïonnette logée dans le fût, qui a peu de chances de servir sur un stand , vous pouvez adroitement la transformer en tournevis à deux dents, facilitant bien des démontages  

...parmi les armes mises en service durant la guerre 14-18, il en est que vous avez peu de chances de voir arriver dans la rubrique "surplus"...

...quelques mots à titre documentaire, en guise d'intermède

...la plus connue est certainement la Winchester 30-30 ...on ne va pas s'alanguir sur cette arme, dont tout a déjà été dit, et sur laquelle existe une documentation exhaustive...par contre, il est assez peu connu qu'elle ait été règlementaire, même si c'est à peu près anecdotique...il y a quelques années, un exemplaire était à la vente chez Le Hussard, avant sa cessation d'activités.

...moins connu est le fusil Meunier :

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...premier FSA à entrer en service dans l'armée française, rien que çà ; suivant les sources, le calibre est 7x57 ou 7x59, six coups, très probablement copié ou extrapolé du 7x57 Mauser.

...l'arme, assez bien faite, a été fabriquée à plus de mille exemplaires, dont la plupart distribués sur le front.

...dans l'ensemble, elle donna satisfaction, même s'il est certain qu'elle aurait pû être améliorée ...mais pourquoi en avoir fait si peu ?

...il nous faut revenir un siècle en arrière pour essayer de répondre ; le bureau de l'armement, sous une forme ou une autre, sévissait déjà, et on connaît son avidité pour les fabrications rustiques...mais pas que : un esprit "maison" allant au-delà du raisonnable va régner quelques décades encore ; adopter un calibre issu d'un fusil Mauser était alors immoral, comme toute chose en provenance des teutons ... ensuite, n'en étant pas à une contradiction près, on clama haut et fort que çà pouvait perturber les problèmes d'intendance, par multiplication des munitions différentes

...ce qui n'a pas empêché la mise en service de pistolets 7,65...et nombre de revolvers 1873 encore actifs, ni d'avoir deux fusils de même calibre ne tirant pas la même balle , outre la Winchester citée plus haut...

...du coup, un autre FSA vit le jour en 1917 :

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...sans autre appellation que fusil automatique 1917, plus facile à fabriquer que le Meunier, cette fois, c'était du bon français : calibre 8mm Lebel...on en fit quelques milliers...hélas, il ne donna pas satisfaction   Peu maniable, difficile à entretenir, surtout dans les tranchées, son mécanisme interne à emprunt de gaz était aussi sujet à l'encrassement, incurable avec les moyens du bord

...là encore, on s'alarma pour des problèmes imaginaires d'intendance, qui ne se posèrent pas : les fantassins ne tirèrent jamais plus de cartouches qu'on ne pouvait leur en amener ; leur FSA s'enrayait bien avant...

...très peu de ces armes ont survécu, pour devenir exclusivement des pièces de musées ; vos chances d'en rencontrer un sont vraiment réduites

...donc, à un tournant de son histoire, la France ratait le virage du FSA, pour des raisons plus philosophiques que techniques, et la peur de problèmes qui ne se posèrent jamais (*)...le premier FSA était "presque" au point, il suffisait d'un peu de travail pour avoir une arme très satisfaisante...le second, conçu dans l'urgence, n'était pas acceptable en l'état, et on n'y travailla plus dessus par la suite...histoire d'être mauvaise langue , on notera que c'est le plus mal fichu des deux qui fut le plus fabriqué...vraisemblablement parce que le calibre était bien de chez nous.

...il faudra attendre 1944 (si si !) pour qu'un FSA soit de nouveau mis au point en France, mais c'est une toute autre histoire  

(*) cet état d'esprit faisant régner un catastrophisme galopant est typique des états-majors de cette époque, et pas seulement le notre...c'est ainsi que l'emport du parachute, alors globalement au point, fut refusé aux équipages d'aéronefs de cette guerre, par crainte que leur peur d'affronter l'ennemi ne les fasse sauter avant le combat...on croit rêver, et c'est un cauchemar

...après la guerre 14-18, on travailla vingt-cinq ans durant pour avoir un FSA, jusqu'aux prototypes MAS 38, 39 et 38/40...

...pour vous la faire courte, en gros, l'avant, c'était le MAS 36, l'arrière le 49, parfois le 49-56, avec rail pour lunette...semi-auto par emprunt de gaz, suivant modèles et configurations, avec chargeur-magasin de 5, ou amovible de 10 et 25 cartouches...

...l'ensemble était plutôt satisfaisant, mais tout çà traînait en longueur, et la débâcle de 1940 arriva vite, avec 50 fusils fabriqués seulement...n'espérez pas voir un de ces modèles traîner à une bourse aux armes

...en 1944, les travaux reprirent, pour donner le MAS 44, un peu plus élaboré :

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...sept mille furent produits, pratiquement tous à destination des Commandos-Marine...la plupart disparurent dans bourbier de la guerre d'Indochine...à noter que dans les années 60, le Bataillon de Marins-Pompiers de Marseille en avait quelques-uns...et là, de temps à autre, un exemplaire apparaît sur le marché
...si vous êtes tentés, vous pourrez le toucher entre 5 et 7.000€ ...faut aimer...

...plus nombreux furent les MAS 49 : très peu de choses le distingue de son prédécesseur, sauf le nombre, et vous pourrez en toucher un pour moins cher, si toutefois vous le trouvez ; çà ne court quand même pas les rues

...c'est le modèle 49-56 qui est le plus courant chez les marchands actuels, et vous pouvez en avoir un, suivant l'état, entre 1500 et 2000€...même si c'est rustique, çà tire très bien, et c'est du solide

...hélas, comme pour le MAS 36-51, rien ne permet de savoir si et combien de grenades à fusil ont été tirées, avec des résultats au moins suspects sur la précision

...voilà donc les armes françaises que vous pouvez espérer trouver (ou pas) sur le marché, sachant qu'en matière d'armement, on fabrique de la qualité en armes d'épaule, même si cette qualité est souvent exempte de bonne finition...

...vous trouverez sur le net tous les renseignements voulus si un modèle vous intéresse ; pour ma part, je n'ai fait qu'un peu de débroussaillage sur les armes françaises, que nos amis américains connaissent si mal...



...addendum : une cause méconnue de notre retard en armement, concernant le fusil semi-automatique.

...chose très étrange, lors de leur retraite en 1944, les allemands fichèrent une paix royale à la M.A.S., alors que partout ailleurs, destructions et pillages étaient la règle, agrémentés de quelques massacres ...ce fût la résistance française qui prit possession de cette usine d'armement, la mit à proprement à sac, et s'empara des prototypes d'armes, qui ne revirent jamais le jour...cette industrie, qui avait laborieusement mis trente ans à progresser, se trouva du jour au lendemain dans le plus complet dénuement ... bien entendu, au nom de la morale historique, cette histoire dans l'Histoire s'est très peu répandue chez nous...seuls quelques américains bien informés (on les avait appelé tout de suite au secours, comme d'habitude), ont rapporté l'affaire...entre les atermoiements officiels, la paresse administrative, les ordres et contre-ordres, les scrupules mal placés et les innombrables erreurs de jugement, le fusil semi-automatique français avait pris, comme beaucoup d'autres choses, une guerre de retard...il faudra plus tard la petite histoire du FAMAS pour qu'enfin, on soit mis à niveau

 
 ...en matière de vieilleries de surplus, Enfield nous offre trois modèles sur la même base :


...l'original :


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...calibre 303, magasin amovible 10 cartouches, destiné à travailler autour de 45.000psi...


...le modèle adopté en 1939, un peu remanié :


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...et enfin, la version "jungle carbine" :

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...vous pouvez régulièrement vous procurer un de ces trois modèles chez les revendeurs habituels, et quelle que soit la version choisie, vous ne le regretterez pas

...au cours du siècle dernier, ces armes ont guerroyé aux quatre coins de la planète, dans les conditions les plus difficiles...de la boue des tranchées de la Somme à la jungle de Birmanie, la mécanique a toujours donné satisfaction

...mieux, même : les américains, toujours curieux , se sont intéressés de près au dernier modèle produit, notamment dans sa version "tireur d'élite", dans un premier temps avec suspicion ; certaines de ces armes ayant un tube avec deux rayures seulement , une certaine incompréhension régna dans les milieux autorisés...jusqu'aux résultats de tests intensifs : il s'avéra que la version "sniper" était le meilleur fusil de sa génération, au moins pour la période 39/45   qu'il soit à deux ou à cinq rayures.

 ...pour une arme à verrou, la magasin de 10 offre une réserve confortable, et l'action de réarmer s'avére la plus rapide de toutes, mieux encore que les culasses linéaires comme le K31 ; le tir est aussi précis qu'agréable, tant sur le premier modèle à visée ouverte, que les suivants à œilleton...la transformation en carabines de chasse, dans les calibres moyens, a comblé bien des gens outre-Atlantique.

...les hausses permettent un ajustage en site "aux petits oignons" ; le guidon, quant à lui, est dérivable par déblocage d'une vis spéciale : sa tête demande l'usage d'un tournevis particulier, qu'on peut se fabriquer en rien de temps avec un vieux tournevis ordinaire et quelques coups de lime :

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...à noter : certains modèles se présentent avec une hausse simplifiée, basculante à deux positions ; il est conseillé de ne pas acheter çà   ; il s'agit de fusils qui n'étaient pas aux cotes requises , et ont été transformés pour servir à des emplois particuliers, tels que des gardes statiques...on était en production de guerre, on ne jetait rien

...la cartouche 303, à balle en 311 (174 grains, 2440fps), est mondialement répandue, et ne présente aucune difficulté à refaire...les productions de guerre ayant parfois une feuillure fluctuante (sans réelle importante vu la mun. à bourrelet), il est recommandé de ne recharger qu'en procédant au recalibrage du collet seul, ce qui est largement suffisant pour l'excellence, et permet de conserver ses étuis plus longtemps 

...si la culasse semble fluette, par rapport à un Mauser on un Springfield, elle est particulièrement sûre, l'un des deux tenons de verrouillage étant largement surdimensionné ;

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 l'ensemble du boîtier/culasse est moins robuste que les précités, mais aucune inquiétude : c'est fait pour durer, et çà tient la route

...à noter que la version "jungle", au fût tronqué, était réputée pour son recul viril, en partie inhérent aux mun. de guerre anglaises, chargées à la cordite 

...j'ai recueilli plusieurs avis sur ces armes (dont le mien ), le point commun qui en ressort étant que çà tire très bien...le reste n'est qu'une question de goût, et une fois de plus, vous pouvez vous procurer une vieillerie increvable, doublée d'une page d'histoire mécanique, éligible au TAR, autour de 800€...en outre, des tubes en excellent état sont disponibles pour un peu plus de 200€  (aasniper98)

...pour nous français, qui ne sommes pas atteints de transformite aigüe , ces modèles à conserver dans leur jus apportent toute la satisfaction nécessaire, et c'est pas si mal

...en matière de vieilleries, à partir du moment où on a parlé du MAS 49-56, il convient de causer brièvement de deux armes U.S. qui apparaissent fréquemment sur les étagères...d'abord parce qu'elles ont été règlementaires dans l'Armée française...aussi car elles sont très agréables à tirer...et enfin car éligibles au TAR

...la carabine US30M1, tout le monde connaît  :

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...il en existe plusieurs modèles, y compris de fabrication actuelle (même en 9x19 )...sur certaines, la hausse est basculante à deux positions, sur d'autres, elle est totalement réglable ; pas besoin de vous faire un dessin...

...le calibre 30M1 a les pattes courtes ; parfait à 50m, assez précis pour bien s'amuser à 100, il ne faut pas lui demander plus, même s'il est très facile à refaire...les armes jadis transformées en 30Short tirent aussi bien que les autres

...petite, légère et maniable, la carabine 30M1 est le brûle-cartouches idéal pour se faire plaisir, sans se prendre la tête, tant qu'on reste dans ses limites d'emploi


...tout aussi connu est le fusil Garand :

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...calibre 30-06 à huit coups (cat B) on peut aussi le trouver en catégorie C (réarmement manuel ou à 3 coups)...en bon état, il s'agit d'une arme redoutablement puissante et précise, mais au recul très satisfaisant (pour 4 kilos, encore heureux )...là encore, tout ou presque a été dit sur ce fusil, véritable monument armurier...encore faut-il savoir :

- semi-auto, fonctionnant par emprunt de gaz, c'est très bien , mais ici, pas question de demi-charges : à peu de choses près, c'est tout ou rien, et l'usage de balles plomb est prohibé...la hausse entièrement réglable est de grande qualité

- de nos jours, il y a sur le marché ce même fusil, excellemment fabriqué par Beretta, en calibre 308 OTAN pour l'armée danoise...avec un double avantage pour les tireurs intéressés : les armes sur le marché sont neuves ou à l'état de neuf , et çà coûte 20 à 30% moins cher, pour un plaisir identique

...quelle que soit la version choisie, entre 12 et 1700€, le calibre ne pose aucun problème

...pour un amateur de FSA, le Garand offre tout ce qu'un tireur désire, outre l'aspect historique...et si vous prenez la version danoise, promis, personne ne vous cafardera

...les américains ont aussi utilisé le FSA Johnson m41 en 30-06, dans les îles du Pacifique, mais cette arme est une pièce de collection rarissime qu'on ne trouve même pas aux USA
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...un temps aussi est apparu sur le marché, en France, une version "coup par coup" du FM BAR 1918 ; les seuls que j'ai vu avaient été retubés en 270 Win, il y a une trentaine d'années...ils ont disparu sans laisser de trace :

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...arme certes intéressante, mais sûrement pas pour un tireur

...concernant les armes d'épaule US classées "vieilleries" mais à PSF, on a fait à peu près le tour, à l'exception du Krag-Jorgensen, qui a précédé de peu le Springfield :

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...il s'agit d'une arme à répétition calibre 30-40 Krag, à la mécanique très intéressante, mais çà s'arrête là ; sa culasse est loin d'être aussi robuste que les armes présentées ici (un seul tenon de verrouillage) ; je ne pense pas que vous en trouviez beaucoup sur le marché...pièce de collection, certes, mais pas plus

...donc, concernant les armes US "de surplus", nous avons fait le tour...celles antérieures sont des antiquités à poudre noire (parfois très intéressantes), les autres sont de fabrication actuelle ou presque...

...c'est bientôt fini

...la cartouche "bateau", à balle ordinaire calibre 8mm Lebel, c'est çà :

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...mais nous avons vu que pour le Lebel d'origine (1886), il était nécessaire d'avoir une pointe de balle arrondie ou émoussée, et çà se présentait ainsi :

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...encore un mot concernant la balle D : ce projectile, mis au point en 1898, améliorait sensiblement le rendement balistique de la cartouche ; alliage massif de 90% de cuivre, 10% de zinc, c'était particulièrement robuste à l'impact, y compris sur de légers blindages, avec une V° de juste 700m/s...la trajectoire était plus tendue nonobstant un poids plus important, et la portée augmentée d'un kilomètre ! (4.400m)   ...preuve s'il en fallait que les français, quand ils le veulent et qu'on ne leur met pas des bâtons dans les roues, savent donner dans l'excellence

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...et oui, on peut trouver de vieux étuis (ou mun.) de 8mm Lebel avec marquages U.S. :

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...quant à "l'autre" 8mm Lebel, celle du revolver  :

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]...qu'elle soit chargée à 73cg de poudre noire ou 25cg de Tbis, voire les chargements actuels de Fiocchi un peu plus musclés, raccourcir les oreilles du mulet n'en fait pas un cheval de course , et la précision n'est jamais au rendez-vous...je l'ai aussi essayée dans un Eibar, qui extérieurement ressemble à un S&W, mais hélas çà ne tire pas mieux ...plutôt dommage pour une mun. qui un peu mieux pensée, et servie par un pas de rayures adéquat, aurait pû être intéressante, d'autant que le revolver 92 était très bien fichu 

...là, on a affaire au fusil en question

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...en différentes versions sur la même base, cette arme servira vaillamment de 1891 à 1963

...je ne vais pas vous faire le coup de l'historien ; tout peut se trouver sur le net...mais il s'agit d'une arme très intéressante à plusieurs titres :

- très précis ,
- très robuste ,
- increvable ,
- mun. toujours d'actualité ,
- accessible aux budgets les plus modestes

...il existe encore multitude de ces fusils, parfois à l'état de neuf, dans certains arsenaux...les importateurs font très attention à ne pas inonder le marché, afin de ne pas casser les prix, car au départ, ils ne sont vendus guère plus chers que leur poids de ferraille

...la 7,62 x 54R est d'emblée une cartouche de compétition, et se recharge très bien...balle nominale de 147 grains à plus de 2700fps, c'est éminemment sérieux

...la version mousqueton est remuante, mais bien agréable, et mieux encore la version "sniper", sauf que çà coûte trois fois plus cher...il est aussi préférable d'avoir un tube en très bon état pour exploiter pleinement ses qualités.

...les américains ont abondamment testé l'animal, avec des impressions mitigées : lourd, long, souvent grossier, peu transformable en arme de chasse, il lui a été reconnu cependant d'excellentes qualités balistiques, et un confort au tir très acceptable dans sa version de base

...ce qui est certain, c'est qu'il est difficile de trouver mieux pour moins de 300€  ... l'approvisionnement paraît inépuisable, et quand on veut s'essayer à l'arme de guerre, voire au TAR, c'est un bon choix pour débutant, mais pas que : une fois la bonne mun. trouvée, bien mis au point, les cartons sont à la hauteur de la réputation...
...vu la prolifération de ces armes sur le marché, ce serait bien le Diable si vous n'en trouviez pas un à tester près de chez vous...dans l'immense majorité des cas, leurs propriétaires en sont satisfaits, ne serait-ce que pour les raisons évoquées plus haut : rapport qualité/prix imbattable

...note 1 : pour ceux qui rechargent le 7,62x54R, il est bien avisé de vérifier soigneusement le diamètre du tube ; il y a eu de petites variations au fil des années, des versions, des fabrications, voire des destinataires à l'exportation...c'est le gage pour obtenir une précision optimum


...note  2 : beaucoup de ces armes ont été récupérées par la Finlande, après ses démêlées avec la Russie de Staline...ce sont les finlandais qui ont mis au point une charge pour la 7,62 soviétique ; utilisant la poudre N310 , une cartouche utilisable en stand, pour l'instruction, ou sur de courtes distances, donna toute satisfaction...ce qui jettera plus tard l'effroi chez les puristes...et pourtant...

...encore une vieillerie, certes...mais on est là pour çà

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...ici la version la plus courante : FSA à 10 coups, de même calibre que le Mosin Nagant, cette fois mis au point par l'excellent Tokarev...

...en service restreint de 1940 à 1945, construit à plus de 1.600.000 exemplaires, on peut en dire le même bien (et le même mal) que les autres armes russes : lourd, rustique, encombrant, pas très bien fini, mais irréprochable au tir, et endurant

...il n'a rien à envier aux autres FSA ; son succès mitigé est quelque part dû à deux éléments fort distincts : les enrôlements massifs après l'invasion nazie de 1941 ont amené force campagnards illettrés, et ayant peu de rapport avec la mécanique, induisant une demande d'armes simplistes ; le fusil à verrou rustique faisait l'affaire...plus tard, alors que les arsenaux était remplis d'armes non encore distribuées, la carabine Simonov (qu'on va voir) était combinée aux Stg allemands pour donner la Kalashnikov...la suite appartient à l'Histoire.

...de ce fait, les russes, qui ne jettent rien, pourront encore nous vendre des SVT40 neufs , très bon marché, et pour encore cinquante ans ; vous en trouvez actuellement en France, zéro kilomètre, pour moins de 700€, en catégorie B, ou en catégorie C, à réarmement manuel.

...j'en sais peu sur cette arme , mais le peu que je sais, c'est que c'est du tout bon...il y a très peu de FSA capables d'un aussi bon rendement au même prix, et on a la chance de les avoir neufs

...donc, pour qui veut un FSA simple mais efficace, beaucoup moins cher que ses rivaux, en état exceptionnel, ce STV40 fait largement l'affaire


...note : le rechargement de la 7,62x54R, comme annoncé dans post sur le Mosin Nagant, demande peu de soins, mais impérativement celui de bien connaître son tube...à son origine, le diamètre du projectile était de 310, soit plus large que le 7,62 annoncé ...la règle générale est de monter sur l'étui ad-hoc la balle de 311 destinée au 303 British, et çà le fait...il est aussi très avisé de bien repérer les marquages : si tout est en cyrillique, OK...si des marquages européens apparaissent, là il est prudent de jauger le tube ...ceci est très valable pour le Mosin-N., mais vu la sphère d'influence de l'ex URSS, sait-on jamais pour le STV ; je n'en ai pas trouvé de trace, ce qui n'est pas une raison pour passer outre

...pour en terminer avec les vieilleries russes, cette carabine rustique :

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...mise en service en 1946, cette carabine semi-automatique (emprunt de gaz) à 10 coups, utilise la 7,62x39...on pourrait dire en gros que c'est une version réduite du SVT40...çà tire un peu mieux que la carabine US, et bien plus loin 

...mais pas que : en mariant ce modèle avec un fusil d'assaut allemand Stg44 :

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...on obtient çà, et c'est pas rien :

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...de ce fait, la carabine Simonov, très bien conçue, n'aura pas de succès, car supplantée par l'AK47 peu après sa naissance

...du coup, comme pour le SVT40 mais pas pour les mêmes raisons, les arsenaux russes regorgent de ces bestioles, qui sont actuellement vendues chez nous neuves, autour de 500€.

...je laisse à chacun le soin d'apprécier s'il est plus opportun de prendre cette carabine, ou la Kalash tirant coup par coup la même cartouche...les goûts et les couleurs, certes, mais il y a aussi l'état et le prix...

...je vous laisse à vos réflexions sur les armes russes, sachant qu'elles étaient conçues pour une utilisation dans les pires conditions, et que si c'est rustique, c'est solide...en outre, ce n'est rien de dire que çà tire bien : il est peut-être pas mal de choses utiles qu'on peut apprendre aux pays de l'Est, mais pas à faire des canons

...la baïonnette qui se replie sous le canon, çà peut être utile en temps de guerre ; pas en temps de paix , qui plus est sur nos stands, mais çà apporte esthétiquement un "plus" à la carabine...toutefois, si je peux me permettre un conseil, évitez soigneusement de l'affûter : un malheur est si vite arrivé...   [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

...un mot sur les bois des armes russes : certes, c'est du bois d'arbre très convenable , mais on est loin du vénérable noyer...toutefois, la manière de l'apprêter est une réussite : étuvé, puis passé au feu et abondamment verni , on obtenait l'idéal pour des armes de guerre...pas de vieillissement, pas de déformation, insensibilité aux conditions atmosphériques...voire aux insectes. De ce fait, les crosses qui semblent à l'œil dans des conditions abjectes se reprennent sans surprise : décapant, nettoyage à l'eau chaude avec lessive St Marc, rinçage abondant, séchage à l'air libre, éventuellement ponçage au tampon Jex, et passage au Bondex, au tampon ; si le bois est devenu trop clair, pas de problème : quelques passages délicats à la lampe à souder (sans trop insister ), et il reprendra sa teinte ; çà vous donne un bois très joli, et le plus souvent bien mieux que d'origine

...pour en terminer avec les vieilleries, les deux modèles qui sont proposés sur notre marché :

- le fusil 1911

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...et le K31 :

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...issus du modèle 1886, ces deux armes tirent la 7,5 suisse, qui travaille à des pressions équivalentes à la 30-06...côté puissance/balistique, on nage dans l'excellence

...les deux modèles sont un régal pour le tireur (c'est suisse) ; ils sont réputés pour leur solidité, et la qualité de leur fabrication : simple et efficace...bien sûr, le modèle 11 est beaucoup plus long, mais il est moitié moins cher ; le dilemme est donc simple : aux menues différences esthétiques près, trouver un mod. 11 avec un bon tube (qu'il vaut mieux savoir bien jaugé), vers 250€, ou un 31 dans les mêmes conditions, vers 500€...

...dans les deux cas, on a droit au ticket gagnant, mais la jauge du canon est autre chose qu'une coquetterie : en Suisse, on tire...on tire même beaucoup , et en armes helvétiques plus qu'ailleurs, il n'est pas rare de trouver un canon rincé : autant le savoir...ceci dit, la grande majorité des armes vendues comme surplus sont d'excellente qualité.

...il est aisé de trouver des pièces de rechange, et la munition GP11 se trouve sans problème, voire en version "civile"  ; çà se recharge comme qui rigole...

...un problème s'est longtemps posé, qui à ce jour n'a pas été résolu : nul ne sait si nos voisins suisses ont mis au point une cartouche de match et fabriqué des fusils autour, ou si c'est le contraire , mais dans les deux cas, c'est l'heureux tireur qui est gagnant

...les américains ont beaucoup apprécié ces armes, en tant qu'armes de guerre, pour leur qualité de fabrication et leur légendaire précision...chose rare, ils ne tarissent pas d'éloges sur la munition (match quality), qu'ils comparent volontiers à leur 30-06...par contre, ils ont jugé, à juste titre, que transformer ces modèles en armes de chasse était absurde...pour une fois, je leur donne bien raison

...donc, ces fusils ne sont plus à vanter, et valent généralement le moindre sou qu'on y investit ; vous connaissez les précautions à prendre pour avoir des armes exemptes de tout vice, notamment l'état du tube ; le reste vous appartient en entier, sachant qu'on trouve les deux modèles un peu partout...là encore, acheter à vil prix, certes oui, mais attention aux marchands sans scrupules qui vendent des arrosoirs

...à ce stade, vous en savez autant que moi sur les "vieilleries" qui traînent sur les étagères ; il y en a sûrement d'autres, sur lesquelles j'ai de la doc., mais vu qu'on ne les voit jamais sur le marché, pas trop la peine d'en parler ; j'ai voulu vous donner un aperçu, mais rien de plus, sur des modèles qui parfois peuvent tenter, mais sur lesquels on a du mal à trouver une évaluation objective ; d'où mes références aux tests parfois exhaustifs fait par les américains, au milieu du siècle dernier...si un jour çà rend service à quelqu'un, j'en serai ravi 

...le mot de la fin : concernant les armes semi-automatiques, les fabrications actuelles de carabines de tir ou grande chasse sont de meilleure facture que toutes les fabrications de guerre d'il y a cinquante ans et plus ; du coup, à y mettre des sous, oui pour le fun, le look, l'Histoire, ou simplement le plaisir, mais n'oubliez pas que ces armes, à quelques exceptions près, ont un vécu ; chaque cartouche jadis tirée est une de moins en regard de leur avenir...pensez-y : ce sont vos sous

...la désinformation est une arme comme une autre ; de mon avis, lorsqu'elle a lieu très longtemps après les faits, et contre toute vérité historique, c'est de la bêtise pure et simple

...ceci suite à un article, lû dans une revue "spécialisée" il y a bien longtemps ; en substance, les français avaient mis au point la 8mm Lebel à balle D pour venir à bout des renforts de casques que portaient les teutons

...ci-dessous le casque allemand de la guerre de 14/18 :

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...appelé, avec beaucoup d'affection par nos poilus, "casque à boulons", voire "pot de chambre", les boulons en question permettaient d'accrocher un épais blindage à l'avant, afin de tuer dans l'œuf les exploits de nos soldats :

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...à l'évidence, voir dépasser ce casque d'une tranchée attirait les coups de fusil , et il est très possible que l'épaisseur de l'acier rapporté ait été suffisante pour arrêter la balle "ordinaire"...

...mais l'article en question s'est vite révélé une supercherie , pour deux raisons :

- la balle D a été mise au point en 1898, seize ans avant le début des hostilités

- le casque à boulons n'a fait son apparition sur le front (sans jeu de mots ) qu'en 1916, en remplacement du fameux "casque à pointe" : la balle D existait depuis dix-huit ans

...donc, rédiger des articles pour le plaisir de noircir la page, c'est induire les gens en erreur, à des fins que je ne veux pas connaître...

...il aurait été bien plus intéressant de tester, pour savoir si justement la balle D venait à bout du blindage rapporté sur le Stahlhelm 1916 : au moins, on aurait appris quelque chose...

...et même si la D ne passait pas le blindage, on peut parier qu'elle entraînait de violentes migraines

whouuuu je viens de tout lire
merci mon Ami Robert

tres bel exposé et tres interessant

merci pour ton post

Merci Robert pour cette synthèse critique de nos affectueuses "vieilleries".

...en matière d'armes "de surplus", il est fort possible qu'on nous prenne souvent pour des jambons

...bien sûr, je ne suce plus le pouce depuis longtemps, et j'ai évoqué le cas des vieilleries russes, qui sortent des arsenaux à vil prix...et d'ailleurs pas qu'elles.

...un petit exemple :

- la carabine Simonov SKS, que nous avons vu plus haut, est vendue en France, neuve ou état neuf (quand même), autour de 500€.

...aux USA, on la trouve, dans le même état, pour quatre-vingt-dix-neuf dollars $

...ce qui laisserait penser que par ici, certains n'hésitent pas à se faire gras sur notre dos, surtout quand la concurrence est inexistante...

...j'ai craché mon venin, çà va mieux

Robert R@ndi a écrit:
...j'ai craché mon venin, çà va mieux

ouf!

un petit cigare et un petit armagnac -ou comme moi un Cohiba Robusto et un Armagnac millésimé 1976, année de tous les miracles (oui j'ai 39 ans en décembre je vous laisse calculer! ) et tout décompresse!!!

docteurDD a écrit:

 et tout décompresse!!!

...un autre moyen; particulièrement retors , permet de se débarrasser du tracas...

...par exemple en l'écrivant ici ; dès qu'on a refilé le bébé à d'autres, on se sent beaucoup mieux

...vous ne me remercierez jamais assez

docteurDD a écrit:

Robert R@ndi a écrit:
...j'ai craché mon venin, çà va mieux

ouf!

un petit cigare et un petit armagnac -ou comme moi un Cohiba Robusto et un Armagnac millésimé 1976, année de tous les miracles (oui j'ai 39 ans en décembre je vous laisse calculer! ) et tout décompresse!!!

1976, c'est l'année de mon mariage.

Et je vous fait remarquer que je ne fais aucun commentaire.

Au cas où ma femme lirait par dessus mon épaule.

...1976...année faste...mon seul et unique titre de CDF

...mais c'est quand même bien : c'était dans une autre vie, et d'en avoir plusieurs, çà rassure

Bravo!

je vous recommande si vous en avez l'occasion de deboucher les quelques dernière bouteilles de Bourgogne disponibles de 1976... surtout les côtes de nuit ou maconnaises...

trop vieux pour la cosa nostra qui régit les prix de nos flacons millésimés pour 95% d'export ( en 44 on en a fusillé pour moins que ça et à juste titre!! )

mais tellement bien conservés! On s'égare mais c'est notre patrimoine bordel!!!!

...vous êtes tentés par une "vieillerie" ? ... pas de problème

...mais avant de vous faire proprement arnaquer, faites le tour de tous les sites proposant votre arquebuse préférée...vous pourrez parfois y lire des différences de prix ahurissantes  :

...n'ayant hélas aucune action chez aucun de ces deux fournisseurs , je vous laisse le soin de vous faire votre idée

...ainsi la carabine russe SKS, proposée "état neuf d'arsenal" à 500€ chez stmilitaria :

Fusil développé fin 1945 par l'URSS, le premier à utiliser la munitions de 7.62x39 qui connaîtra la gloire avec la AK 47.
Modèle absolument neuf de stock, mécanique parfaite, crosse neuve, livré avec sa baïonnette pliante.
PROVENANCE TULA - RARE
Les photos sur le site sont celles des armes en stock!!!
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500,00 €


...et chez esistoire, (annoncée en état proche du neuf) :

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]	[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]  SKSRUSB2   SKS russe origine Tula cat. B4
	[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]	287.00 € TTC