la fabrication de mulets

...soyez pleinement rassurés : je ne vais pas gâcher votre journée en vous parlant de l'école de Sens, mais vous donner un petit tuyau sympa, des fois que vous n'y auriez pas pensé.

...il nous arrive à tous d'essayer, voire de tester un nouveau projectile ; ce cas de figure conduit à de nombreux atermoiements vis à vis du réglage des outils. Afin de réduire ce pensum au minimum vital, chaque fois que je fabrique une série sur la base d'une nouvelle ogive, je fabrique un "mulet" : une fois la longueur LHT finement réglée, je monte une cartouche sans poudre, où j'insère un couvercle d'amorce à l'envers en général peint en blanc, plus quelques repères au feutre indélébile, de façon que mon projectile inerte ne ressemble à aucun autre, mais que sa balle soit clairement identifiable. On évite ainsi de manipuler à la machine des mun. chargées, ce qui bien sûr présente peu de risques...à condition qu'on en ait ! Là, vous savez toujours trouver LE repère, même si vous avez épuisé vos stocks. Lorsque j'ai repris la fabrication en 9mm, j'ai exhumé de mes archives mes bêtes de somme, et elles m'ont bien rendu service ; bien entendu que si certains ont mieux ou plus rapide, je suis entièrement preneur.

...ainsi, chaque fois que je veux monter une série avec un type de projectile donné, je cale mes outils sur la fausse cartouche en un rien de temps ; comme chaque fois que l'on change un paramètre sur une mun., un coup de pied à coulisse vérificateur n'engage à rien mais assure le coup. Jusqu'à présent, je suis toujours tombé pile à la première fois.

...l'astuce : il convient de sertir énergiquement la fausse cartouche, pour éviter toute déconvenue (des fois, çà tombe tout seul de l'établi, ces choses !); elle permet de régler pile poil ses outils d'un coup d'un seul et sert ad vitam eternam : çà vaut la peine d'y passer cinq minutes !

c'est exactement ce que je fais mais pour les cartouches de carabine; je n'y mets pas d'amorce !

pareil , je ne mets pas d'amorce et j'écris sur l'étui avec un feutre à CD le type de cartouche (une référence qui renvoie à la composition notée sur un carnet).

...de fait une amorce renversée déjà percutée, et sans son enclume, çà me permet d'y mettre une goutte de "corrector", qui sent moins mauvais que la peinture , mais qui part avec le temps n'importe où ailleurs. Là, çà reste !

...encore une manie de vieux me direz-vous, sauf que je le faisais il y a bien trente ans, lors de mes nombreuses (qui l'eût cru ?) expérimentations...

J'aime bien travailler ainsi : une cartouche de référence sans amorce pour la LHT,et dès que j'ai mis au point un rechargement, mise au propre du protocole précis (avec les cotes de réglages des outils) qui me permet de ne rien oublier et de gagner beaucoup de temps lorsque je ressors mon matériel (qui ne sert que quelques jours par an, donc qui est rangé le reste du temps).